Concert-lecture du Choeur Babel sur Virginia Woolf ⎪ 10-03/23 ⎪ 20h 🗓

Dans le cadre de la semaine internationale des Droits des femmes, L’îlotCo a le plaisir d’accueillir le Choeur de femmes Babel, dirigé par Sophie Mourot,
pour un concert-lecture avec des textes de Virginia Woolf

Tarif : Participation Libre et Consciente / pour les artistes !
Apéro dès 18h, Concert à 20h
🍻 🍲 Café-cantine ouvert dès 18h, possibilité de se restaurer sur place, dîner sur réservation

Rencontrer Virginia WOOLF. Rencontre singulière, à travers un choix de ses écrits. En toutes libertés : la sienne c’est aussi la nôtre. On n’y perd que ses illusions, avec bonheur et dans l’humour parfois cruel.
En résonance avec les textes de Virginia Woolf, le choeur Babel voyagera à travers la polyphonie richement colorée et toute imprégnée de folklore des Etudes Modales du compositeur estonien Veljo Tormis. Ces miniatures finement ciselées croiseront l’univers minimaliste de l’ improvisatrice américaine Meredith Monk qui, dans le cycle Three Heavens and Hells, laisse dérouler, en une sorte de transe méditative, des pépites vocales et rythmiques à la fois paysages sonores et miroirs de l’intime.
L’écriture de Virginia Woolf « est irréaliste », disait en son temps un romancier défenseur des traditions, Arnold Bennet . Mais elle s’attache précisément à bien scruter, débusquer ses personnages, en nettoyer les replis et les liens encombrés du tintamarre social, des afféteries pudibondes et convenues, démasquer ces codes mâles et lourds, contraignants jusque dans l’écrit ure , qui verrouillent les pouvoirs au profit des uns, au détriment de tous.
Les personnages ainsi épinglés – un peu d’elle, un peu de chacun, laissent voir comme en filigrane, ou en creux, leur implication dans le sensible, leur enracinement, leurs attaches au réel, leur goût, quoi qu’entravé, pour la liberté du vent, du cours d’eau.
Cette conquête opiniâtre de la liberté, sa quête de la vérité dans un univers quadrillé de convenances moralisantes, de faux – semblants hypocritement admis, sont vouées non pas à l’absurde persévérance de Sisyphe mais au tragique ordinaire de la vie, qui coule encore, à la fois même et autre.
Suffragettes, Femen, MeToo, la mâle superbe ne se délite que lentement, comme un Titan chancelle, déborde son lit comme une eau qu’on déroute. Virginia Woolf nous parle encore aujourd’hui, fort et clair. Nos pudibonderies valent bien celles de son temps. On n’aura jamais tant montré, peut – être, et si peu vu, réellement vu, touché, senti. Rencontré.
Il y a juste quatre – vingt ans Virginia Woolf rencontrait Ophélie.

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